DEKKA
DANCE
Dekka Dance by Paul-Henri Pesquet
Dekka a huit ans, elle grandit en région parisienne. Dans la tête de ses parents, sa voie est toute tracée : ce sera l’ENA, HEC ou Polytechnique. Mais dans la sienne, elle est très clairement définie aussi : ce sera le Conservatoire National de Danse de Paris. Dix ans plus tard, exit la carrière de haut fonctionnaire, exit aussi les pointes de l’Opéra de Paris ! C’est juchée sur des stilettos sur la scène du Crazy Horse que Dekka dévoile ses compétences de haut vol.
Dekka Dance by Paul-Henri Pesquet
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Nationalité
Française
Première au Crazy
17 Novembre 2011
Couleur préférée
Vert émeraude
Occupation préférée
Jouer au tennis
“Dekka Dance est la petite ballerine bien sage qui décide, à la surprise de tous, de devenir Crazy Girl”
Danseuse Dekka Dance by Antoine Poupel
Dekka Dance by Paul-Henri Pesquet
“J’ai dû me battre dès la petite enfance pour être danseuse professionnelle”
“Le Crazy Horse représente la récompense à tous mes sacrifices”
Dekka Dance by Paul-Henri Pesquet

Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?

Dekka Dance est un jeu de mot qui illustre le coup de théâtre de la petite ballerine bien sage et bien rangée qui décide, du jour au lendemain et à la surprise de tous, de devenir Crazy Girl.

 

Quelle est votre histoire avec la danse ?
J’ai dû me battre dès la petite enfance pour être danseuse professionnelle. Comme j’étais douée en classe, mes parents m’imaginaient faire une grande école et nourrissaient pour moi des rêves d’avenir qui étaient bien loin des miens. Car de mon côté, c’était non négociable : je voulais être danseuse classique. Finalement, à force d’insister, ils ont accepté mon choix. Vers douze ans, mes études de danse se sont intensifiées : je prenais des cours tous les soirs après l’école et je faisais des compétitions. Puis j’ai intégré le Conservatoire National Supérieur de Danse de Paris qui me préparait à réaliser mon rêve : danseuse à l’Opéra de Paris.

A dix-huit ans, lors de ma dernière année au conservatoire, je me suis faite une fracture de fatigue qui m’a forcée à arrêter la danse pendant de nombreux mois. Or cette année-là est cruciale car c’est celle où l’on passe toutes les auditions et où l’avenir des danseurs se scelle. Mais pour moi, ce n’était plus possible. Une de mes professeures de danse m’a alors parlé du Crazy Horse. Au début, dans ma tête, c’était hors de question. Plusieurs semaines après, j’ai tout de même envoyé une candidature, sans réelle motivation. Le Crazy Horse m’a répondu quatre mois plus tard, en plein mois de juillet. J’ai écourté mes vacances avec mon père sans lui dire pourquoi et me suis rendue à l’audition. Quand je suis arrivée sur place, j’ai vu des candidates ultra stressées dans la salle et des filles absolument sublimes sur les écrans. Je me suis dit que s’ils me prenaient, je ne comprendrais vraiment pas pourquoi… et ils m’ont prise ! Je pensais y rester un an avant de retourner au classique. Finalement, ça fait onze ans que je suis là ! Je ne changerais ma vie pour rien au monde.

 

Comment a réagi votre famille qui vous imaginait plutôt ministre que danseuse de cabaret ?
Très très mal évidemment : ils étaient déçus. Il leur a fallu six mois pour s’habituer à l’idée. Pour l’anecdote, mon père m’a même dit « Ha bravo ! Tu vas montrer ton derrière ! ». Comme beaucoup de gens, il avait un mauvais à priori sur la danse de cabaret. Alors discrètement, sans dire que j’étais embauchée au Crazy Horse, il s’est renseigné auprès de ses amis pour recueillir leur ressenti concernant la qualité du spectacle et le sérieux de la maison. Heureusement pour moi, les avis étaient très positifs. À force d’entendre que c’était un spectacle de grande qualité, ses doutes se sont dissipés, et aujourd’hui il est très fier.

 

Que faites-vous lorsque vous ne dansez pas sur la scène du Crazy Horse ?

Je fais visiter des maisons ! En fait, il y a quatre ans, dans le souci de prévoir mon avenir professionnel après ma carrière de danseuse, j’ai démissionné du Crazy Horse pour faire de l’immobilier. Lors de la crise de la Covid en 2021, ils m’ont demandé de revenir en remplacement quelques jours. Ces quelques jours se sont vite transformés en quelques mois. J’ai réalisé que j’arrivais à tenir le rythme d’agent immobilier le jour et danseuse le soir. Donc j’ai réintégré le Crazy Horse !

 

Que représente le Crazy Horse pour vous aujourd’hui ?
Il représente la récompense à tous mes sacrifices. Je n’ai pas eu d’adolescence : quand on est en sport-étude, on n’a pas le temps de sortir, d’aller aux anniversaires ou d’avoir des petits copains. Toutes ces années de danse classique n’étaient pas si marrantes.

 

Comment les solos du Crazy Horse sont-ils attribués aux danseuses ?

Il est d’abord nécessaire de repérer quel solo mérite une danseuse supplémentaire pour que le spectacle tourne bien. Ensuite, les managers déterminent quelle danseuse a les capacités techniques et artistiques pour se le voir attribué. Ou, éventuellement, ils se demandent si le solo en question pourrait diriger telle ou telle danseuse vers un univers qu’elle n’a pas encore développé, et ainsi améliorer sa prestation sur l’ensemble du spectacle.

 

Qu’avez-vous découvert sur vous-même en devenant danseuse de cabaret ?

Etrangement, ce n’est pas sur scène mais hors-scène que j’ai découvert la femme que j’étais. Quand je suis arrivée au Crazy Horse à dix-neuf ans, j’étais la plus jeune. Au fil du temps, je me suis enrichie au contact d’une centaine de femmes de tous âges et de toutes origines. Je me suis construite en apprenant de ces « grandes sœurs », dans cette immense richesse de parcours et de personnalités.

 

Vous êtes danseuse au Crazy Horse. Avez-vous un rêve encore plus crazy à réaliser ?

J’ai eu beaucoup de chance dans ma vie. J’ai reçu énormément et j’aimerais un jour pouvoir donner à mon tour. Je ressens en moi cette envie de m’impliquer dans un beau projet tourné vers les autres.

 

Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?

Rougir de Désir. C’est un numéro très lyrique, avec beaucoup de sensibilité. D’un point de vue esthétique, il met en valeur comme aucun autre les belles lignes des danseuses grâce à ses jeux d’ombre et de lumière. Il est d’une grande sensualité, simplement irrésistible.

 

Découvrez Dekka Dance en vidéo : 

Photos : Paul-Henri Pesquet, Antoine Poupel
Vidéo : Paul-Henri Pesquet