Quelle est l’origine de votre nom de scène ?
« Pixelle » fait référence à mon petit gabarit et ma précision. « Canon » a une double lecture, il fait référence à mon goût pour la photo et au fait que la directrice artistique Andrée Deissenberg m’a trouvée canon.
Comment devient-on danseuse au Crazy Horse ?
Avec de la persévérance ! Pour intégrer la troupe du Crazy Horse, j’ai passé quatre auditions. Ma stratégie a été de me présenter dès mes dix-sept ans, alors que je n’avais pas l’âge légal d’y entrer. C’était ma façon de me démarquer. Lors de cette première audition, Svetlana Konstantinova, la directrice de scène, m’a dit que j’avais une tête de bébé ! Alors je me suis laissé le temps de grandir et de travailler la danse de cabaret, tout en me rappelant régulièrement à la mémoire de Svetlana : e-mails de bonne année, de joyeuses Pâques… Toute occasion était bonne ! En 2017, je suis venue m’installer à Paris et j’ai dit à tout le monde que j’étais prise au Crazy Horse alors que je n’avais même pas encore passé ma quatrième audition ! J’en étais tellement persuadée que j’ai pris les devants et, heureusement pour moi, ça a marché !
Quelle est votre histoire avec la danse ?
J’ai commencé la danse classique en Corse quand j’étais petite. À douze ans, j’ai suivi le cursus Sports Études en danse à Roanne, puis j’ai intégré le conservatoire de Chalon-Sur-Saône. À ce stade, je rêvais autant d’être ballerine que Crazy Girl. Alors je me suis formée au music-hall à l’Institut National des Arts du Music-hall au Mans puis je me suis engagée dans un ballet classique à Munich. C’est pendant cette expérience dans le corps de ballet que j’ai réalisé que j’avais envie d’être danseuse soliste. J’ai donc quitté Munich et embarqué sur un bateau de croisière en tant que danseuse de cabaret, ce qui m’a permis d’allier ma passion des voyages à celle de la danse. À mon retour à quai, j’ai continué le cabaret, à Bordeaux, au Qatar, aux Seychelles et à Venise, jusqu’à ma quatrième tentative d’entrer au Crazy Horse, qui a été la bonne.
Quel est le trait de personnalité qui vous caractérise ?
Le perfectionnisme. C’est d’ailleurs un fardeau pour moi. J’ai toujours peur de ne pas atteindre l’excellence dans ce que j’entreprends. Si j’ai un doute, je préfère ne même pas m’y aventurer. Donc c’est à la fois quelque chose qui me pousse à progresser mais qui agit le plus souvent comme un frein sur mes ambitions et que j’ai beaucoup de mal à lever.
Quelle femme êtes-vous lorsque vous dansez sur la scène du Crazy Horse ?
Sur scène, je me sens beaucoup moins timide qu’en réalité. Et puis, je me sens inatteignable, belle, mise en valeur… et heureuse. J’aime me retrouver seule sur cette scène et pouvoir me réinventer chaque soir avec mes émotions et mes inspirations du moment… c’est devenu un peu une drogue.
Vous êtes danseuse au Crazy Horse. Avez-vous un rêve encore plus crazy à réaliser ?
J’en ai plein ! En parallèle de la danse, j’ai fait beaucoup de théâtre et aujourd’hui j’ai très envie de jouer, ce serait mon rêve numéro deux. Mais il y a tellement de choses qui me plaisent ! Par exemple, je photographie tout, tout le temps. C’est une vraie passion ! Un jour, je ferai quelque chose de sérieux avec ces séries de clichés mais tant que je ne peux pas m’y consacrer à fond pour atteindre le niveau que je souhaite, je préfère que ça reste un loisir.
Avez-vous un truc contre le trac ?
Je me parfume avant chaque solo. J’ai la sensation que ça parfait ma préparation et que ça me donne de l’assurance.
Quel tableau du Crazy vous émerveille le plus ?
Rougir de Désir. C’est un tableau qui me touche énormément par son intimité et sa retenue. La chorégraphie laisse beaucoup de liberté à la danseuse car c’est elle qui décide d’éclairer ou non les parties de son corps grâce à des accessoires lumineux. J’adore le regarder et j’adore le danser !
Découvrez Pixelle Canon en vidéo :
Photos : Paul-Henri Pesquet, Rémi Desclaux
Vidéo : Paul-Henri Pesquet