God Save Our Bareskin : garde à vous, le spectacle va commencer !
Vous êtes confortablement installé à votre place et vous avez déjà l’esprit qui pétille à l’idée de passer cette soirée dans l’antre du glamour de l’avenue George V. Bientôt, les Crazy Girls vont entrer en scène et rien ne peut vous laisser imaginer qu’à quelques pas de vous, dans les loges, l’ambiance est déjà totally crazy ! Les derniers détails s’ajustent sur les costumes et, le temps de filer sur scène, les mythiques chapeaux noirs de la garde Royale anglaise sont enfilés avec soin. Soudain, le rideau s’ouvre et vous découvrez une armée féminine vêtue de l’emblématique uniforme anglais avec lequel le show s’ouvre depuis plus de trente ans. Entrez dans le rang : que le spectacle commence !
Histoire d’un mythe
Depuis son origine, le Crazy Horse a fait de ses parodies politiques et de ses taquineries à l’ordre établi une véritable signature. Lors d’un voyage à Londres, le fondateur du lieu Alain Bernardin a cette idée folle de créer God Save Our Bareskin, un tableau inspiré de la garde royale anglaise qui vient s’ajouter au répertoire décalé du cabaret. De haut en bas, l’uniforme des Royals Guards est repensé pour la troupe du Crazy Horse. Tout d’abord, seules les épaulettes, ceintures, manchettes et bottes sont conservées pour la structure. Ensuite, des porte-jarretelles aux détails de « livres sterling » sont ajoutés pour la touche d’humour glamour. And last but not least, le fameux « Bearskin », couvre-chef légendaire des Queen’s Guards, est fièrement arboré par les danseuses et deviendra même au fil du temps l’icône de la maison. Le tableau est intitulé God Save Our Bareskin, un hommage évident à l’hymne national britannique God Save the Queen, mais surtout un jeu de mot coquin et taquin puisque le légendaire chapeau à poils « Bearskin » se traduit littéralement par « peau d’ours », alors que « bareskin » signifie « peau nue ».
Une armée devenue Totally Crazy!
Pour faire de ce numéro d’ouverture le tableau incontournable du Crazy Horse depuis plus de trente ans, de nombreux talents ont été réunis. Un authentique officier de la British Royal Guard s’est rendu à Paris pour faire répéter les danseuses et leur apprendre à marcher au pas militaire. La chorégraphe de renommée internationale Molly Molloy a agrémenté de son génie artistique les foulées des Crazy Girls. Quelques années plus tard, sous la direction d’Andrée Deissenberg, un vent d’impertinence souffle sur ce tableau mythique. « Nous l’avons volontairement détourné pour qu’il soit moins solennel. Les filles dansent désormais sur un air des années soixante-dix très joyeux, indique-t-elle. Ainsi, dès le lever de rideau, le ton est donné ! ». Yes, Sir!