Rougir de Désir en clair-obscur
C’est sur une mélodie d’Antony & The Johnsons, tant poignante que pénétrante, que s’élance cette chorégraphie d’équilibriste. La silhouette de la danseuse s’arc-boute contre l’ombre d’une méridienne, la repousse, s’y oppose, puis l’épouse et s’y repose. Jouant sur les appuis de ses atouts poignets, talons hauts, genoux – elle se révèle peu à peu à vos yeux… Les vides se forment sous ses cambrures, les pleins et les déliés au bout de ses gestes parés de lumière : ici, sur scène, une femme se met à nu. Oscillant entre fragilité et assurance, entre doute et espérance, elle dépose devant vous toutes ses émotions, dans un écrin de pénombre.
L’art à la pointe de la technologie
Imaginé pour le show Désirs, mis en scène par Philippe Decouflé sous la direction artistique du photographe et artiste iranien Ali Mahdavi, Rougir de Désirs est une création originale dans laquelle l’innovation s’est mise au service de l’art. Collaborant avec Begona Garcia Navas pour les jeux de lumière et Benoît Simon pour les effets spéciaux, les équipes techniques du Crazy Horse ont contribué à faire de ce tableau d’un esthétisme absolu l’une des créations phare de la maison. La star américaine Beyoncé immortalise le numéro dans son clip “Partition”, tourné avec le Crazy Horse en 2014.
Sur scène, grâce à une prouesse technique, la danseuse décide elle-même de faire – ou non – la lumière sur son corps à corps avec la nuit. Ici, elle crée des halos d’intimité, dévoilant la pulpe de sa bouche ou l’effleurage de sa main. Là-bas, dans un élan du bras, elle dessine un horizon incandescent. En lingerie fine signée Fifi Chachnil et chaussée d’escarpins Louboutin, la soliste manipule ses parures de lumière avec dextérité, mettant à nu autant son corps que ses émotions. Ses gestes vifs ou caressants le long de sa peau lisse finiront par vous faire rougir de désir comme un rubis face à un diamant solitaire sur fond d’améthyste.