NINI POMPEI
Collaboration Livy x Crazy Horse Paris Nini Pompéi by Paul Morel
Derrière cette grande silhouette à la chevelure somptueuse et fière, se cache une femme toute en nuances. Née sur les flancs de la Soufrière, le volcan qui domine la Guadeloupe, elle semble en avoir hérité à la fois la sagesse ancestrale et le feu intérieur. Sur scène, elle fera chalouper votre regard d’une vestale orientale à une pédégère en stilettos. Et si vous l’entendez fredonner Ti Amo… pas de méprise, c’est uniquement parce qu’elle est éprise… de chansons italiennes.
Collaboration Livy x Crazy Horse Paris Nini Pompéi by Paul Morel
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"J’ai toujours considéré les Crazy Girls comme des œuvres d’art”
Danseuse Nini Pompéi by Rémi Desclaux
Nini Pompéi by Juliette Lambert
"Je suis amoureuse de l’Italie et passionnée d’archéologie”
“Il faut parfois des mois pour trouver la justesse d’un rôle et s’y sentir totalement épanouie”
Nini Pompéi By Paul-Henri Pesquet

Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?

Mon prénom Nini est le surnom que je porte depuis l’enfance. Mon nom, Pompéi, a été choisi parce que je suis amoureuse de l’Italie et passionnée d’archéologie. Il fait référence à la cité antique célèbre pour avoir été ensevelie lors d’une éruption du Vésuve. Presque deux mille ans plus tard, on l’a redécouverte sous son manteau de lave, intacte et pleine de surprises…

 

Quelle est votre histoire avec la danse ?

Je suis née et j’ai grandi en Guadeloupe. Petite, je pratiquais l’équitation mais vers dix ans, j’ai eu envie d’essayer la danse. Le gwo ka, la danse traditionnelle guadeloupéenne, est en général ce que l’on propose aux enfants qui débutent. Mais je rêvais d’arabesques, de pointes et de tutus. J’ai convaincu mes parents de m’inscrire à la danse classique, qui représentait pour moi l’exotisme absolu ! C’est rapidement devenu ma passion. Vers douze ans, on m’a diagnostiqué une scoliose et prescrit un corset rigide à porter nuit et jour. Ces difficultés ne freinaient en rien ma soif de danser et cette petite heure de cours par semaine s’est avérée bien vite insuffisante à mes yeux. À quatorze ans, je me suis envolée pour Paris accompagnée de ma mère afin de commencer un cursus de danse études. J’étais consciente que cette décision représentait un sacrifice pour mes parents. Je me suis donc beaucoup investie durant deux ans mais le destin m’a un peu détournée de la danse car à seize ans, j’ai été remarquée par une agence de mannequins et j’ai commencé à parcourir le monde de Hambourg à Sydney… À dix-neuf ans, de retour à Paris, je n’avais pas oublié mon envie de faire une carrière de danseuse mais dans la danse classique, on m’avait toujours reproché ma grande taille, alors j’ai tenté un virage vers le cabaret et passé l’audition du Paradis Latin. J’ai eu la chance d’être retenue et de faire partie des coups de cœur du chorégraphe, qui m’a incitée à travailler énormément, ce qui m’a permis une progression remarquable. Deux années se sont écoulées, mes collègues ont décidé de passer l’audition du Crazy Horse et m’ont entraînée avec elles. Je voyais cela comme une expérience, je n’imaginais pas du tout être retenue et finalement me voilà !

 

Pouvez-vous nous raconter votre première sur cette scène mythique ?

Ma première sur la scène du Crazy Horse était plutôt difficile. J’ai tellement d’admiration pour les Crazy Girls que je les ai toujours considérées comme des œuvres d’art. J’étais si impressionnée de danser à côté de ces légendes que je n’étais pas très détendue.

 

Quelle est la différence entre une Crazy Girl et une autre danseuse de cabaret ?

Incontestablement le charisme ! Au Crazy Horse, les danseuses sont choisies pour leur personnalité, car elles sont encouragées à s’en servir dans leurs performances, ce qui fait toute la différence sur scène. Dans les autres troupes, il y a souvent deux ou trois danseuses qui se distinguent aux yeux du petit monde du cabaret. Au Crazy Horse, chaque danseuse est connue et reconnue pour son talent et sa singularité.

 

Quelle est votre plus grande inspiration en tant que danseuse ?

Plus jeune, deux immenses danseuses m’ont aidée à croire en moi et m’ont montré que malgré les difficultés, tout était possible. La première est Marie-Agnès Gillot, qui a été danseuse étoile à l’Opéra de Paris alors qu’elle souffrait d’une double scoliose et qu’elle était soi-disant trop grande pour faire de la danse classique. La seconde est Misty Copeland, qui est la première danseuse métisse à accéder au titre de danseuse étoile à l’American Ballet Théâtre de New York.

 

Tantôt femme fatale, tantôt vestale orientale… ce talent de comédienne, c’est inné chez une Crazy Girl ?

Je ne dirais pas que c’est inné. Une fois que les mouvements sont entrés dans la mémoire du corps, il faut parfois des mois pour trouver la justesse d’un rôle et s’y sentir totalement épanouie. Sans compter que l’on évolue aussi nous-même au fil du temps… Le travail de scène n’est jamais terminé.

 

Que représente pour vous le tableau Crisis? What crisis! que vous interprétez en solo ?

Une surprise et un challenge ! Lorsque l’équipe artistique m’a attribué ce solo, j’étais stupéfaite, car il s’agit d’interpréter une business woman qui est si loin de moi ! Mais c’est justement ce qui en fait un challenge passionnant ! Crisis? What crisis! demande de trouver l’équilibre entre la distance froide d’une pédégère en colère et la chaleur sexy de l’effeuillage qu’elle exécute. J’ai énormément travaillé avec Psykko Tico et aujourd’hui c’est à moi de me l’approprier. Plus je le danse, plus j’y prends du plaisir. Je suis aussi danseuse centrale de Vestal’s Desire, un tableau voluptueux et sublime tout en bichromie, qui est une prouesse technique dans monde un peu irréel et particulièrement envoûtant.

 

 

Découvrez Nini Pompéi en vidéo : 

Photos : Paul Morel, Rémi Desclaux, Juliette Lambert, Paul-Henri Pesquet

Vidéo : Paul-Henri Pesquet