Alma Lakota
Alma Lakota By Paul-Henri Pesquet
Un jour, à l’aéroport, Alma tombe par hasard sur un flyer du Crazy Horse. De retour chez elle, elle l’épingle sur la porte de son dressing. Chaque matin, elle le regarde en se disant que ce rêve deviendrait réalité. Quelques mois plus tard, son pouvoir de visualisation la mène jusqu'à la scène du Crazy Horse où Alma Lakota incarne la force d’un rêve et d’un destin qu’on appelle.
Alma Lakota By Paul-Henri Pesquet
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“À 18 ans, j’ai quitté ma ville avec 600 dollars en poche et beaucoup de rêves”
Alma Lakota By Rémi Desclaux
Alma Lakota By Paul-Henri Pesquet
“Sur scène j’essaye de faire ressentir aux femmes à quel point elles sont des êtres puissants, magiques”
“Nous sommes plus qu’une troupe ! Nous sommes une famille !”
Alma Lakota By Paul-Henri Pesquet

Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?

Ce nom est très puissant. « Alma » veut dire âme et « Lakota » est le nom de la tribu du chef Indien Crazy Horse qui a donné son nom au cabaret. Lakota veut aussi dire amie en Navajo. Ce nom reflète ma vision holistique du monde. Mon côté terre et air. Je suis quelqu’un d’ancré mais de spirituel, avec un grand sens de la communauté, et de la sororité.

 

Quelle est votre histoire avec la danse ?

Je viens du Connecticut. J’ai commencé à pratiquer la danse classique à trois ans. En grandissant, j’ai réalisé que la danse pouvait devenir une carrière et mes parents m’ont immédiatement soutenue dans ce choix. Ils m’ont élevée avec l’idée qu’il revenait à chacun de choisir son chemin, tant que l’on visait l’excellence. C’est ainsi que j’ai fixé mon premier objectif : rejoindre la troupe mythique des Radio City Rockettes à New York. À 18 ans, j’ai quitté ma ville avec 600 dollars en poche et beaucoup de rêves. J’ai auditionné sept fois avant d’être acceptée chez les Rockettes mais j’y suis arrivée ! Ensuite, j’ai dansé avec les célèbres Dallas Cowboys Cheerleaders.

En 2022, lors d’un voyage à Paris, j’ai assisté au spectacle du Crazy Horse. J’ai été complètement fascinée par l’esthétique, la précision et l’énergie des danseuses… j’ai su le soir-même que je voulais en faire partie. J’ai donc orienté mon entraînement vers les chorégraphies en talons en travaillant avec une amie qui a dansé pour des artistes comme Beyoncé et Lady Gaga. Le jour de l’audition, je n’étais pas certaine d’être choisie mais j’étais déterminée à donner le meilleur de moi-même… et me voici !

 

 

Que ressentez-vous quand vous dansez sur scène ?

Cette scène est incroyable ! Ici, il ne s’agit pas seulement de danser, mais aussi de jouer avec le public. Ça ajoute une dimension émotionnelle et ludique à chaque représentation, et j’adore ça. Sur scène, j’essaye de faire ressentir aux femmes de l’audience à quel point elles sont des êtres puissants, magiques, afin qu’elles gardent en elles ce sentiment en quittant les lieux.

 

Qui est Alma Lakota ?

Alma est avant tout une partie de moi, mais elle n’est pas moi. C’est très intéressant de construire peu à peu le personnage d’Alma lors des répétitions et représentations… Un trait d’eye-liner qui monte, une façon de regarder, de bouger, chaque choix artistique contribue à approfondir sa personnalité. Je la décrirais comme une personne ambitieuse, curieuse et espiègle. Elle est aussi sérieuse, elle aime aller au bout des choses. Et enfin un elle est un peu dangereuse… Disons que si vous jouez avec Alma, vous risquez de vous brûler les doigts !

 

Est-ce que devenir Crazy Girl a changé votre vision de votre corps et de la féminité ?

Avant le Crazy Horse, j’avais déjà confiance en moi en tant que danseuse, mais depuis que je suis ici, je me sens encore plus fière de mon corps et de ce qu’il peut accomplir. Le Crazy Horse m’a appris à apprécier mon corps d’une nouvelle manière, à l’aimer, à en prendre soin. C’est un endroit où j’ai trouvé une grande force et une profonde confiance en moi, mais aussi une solidarité incroyable avec les autres filles. Nous sommes plus qu’une troupe, nous sommes une famille, et cela modèle aussi notre vision de la féminité au sens large.

 

Quelles icônes féminines vous inspirent dans la vie ?

Le Crazy Horse est rempli de femmes inspirantes ! Après une carrière unique de 17 ans sur la scène du Crazy Horse, Patricia Folly, alias Psykko Tico, est toujours ici à transmettre sa passion et son talent en tant que directrice adjointe. Svetlana Konstantinova, du Crazy Horse est arrivée de Russie très jeune avec un rêve, et aujourd’hui, elle est directrice de scène et de production de ce cabaret à la renommée internationale. Elles sont des sources d’inspiration pour moi, aussi bien en tant que danseuse qu’en tant que femme.

 

Quelle est la chose la plus « crazy » que vous ayez faite dans votre vie ?

C’est sans doute de partir à 18 ans pour New York avec seulement 600 dollars en poche. J’étais toute seule, mais déterminée à réaliser mes rêves. J’ai dû m’adapter, faire des petits boulots comme du baby sitting ou du dog walking, mais au final, tous ces risques et sacrifices m’ont permis d’atteindre mes objectifs.

 

Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?

J’adore Rougir De Désir et Good Girl. Ce sont deux numéros complètement opposés, que ce soit dans la lumière, l’énergie ou la présence scénique, mais je les trouve fascinants. C’est mon rêve de pouvoir les interpréter un jour.

 

Photos : Paul-Henri Pesquet, Rémi Desclaux