Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?
George est mon vrai prénom, je l’ai gardé pour la scène aussi car je trouve qu’il a un côté chic et international. Quant à « Bangable » c’est un double clin d’œil : d’une part un hommage à Clark Gable cet acteur incroyable qui a serré les plus belles femmes du siècle dans ses bras au cinéma et à qui j’ai emprunté la célèbre moustache qui fait mouche ! Enfin et surtout pour l’expression américaine « to be bangable » qui qualifie quelqu’un qui suscite l’envie ! J’aime jouer avec les codes de l’élégance d’un gentleman-dandy en y ajoutant une touche d’humour car dans la vie il ne faut pas trop se prendre au sérieux au risque de devenir trop ennuyant !
Quel homme êtes-vous lorsque vous êtes au Crazy Horse ?
Je suis avant tout l’heureux chanceux d’être dans un endroit de rêve avec une équipe de rêve. Je suis l’homme de la situation, celui qui va ouvrir les festivités, le premier aussi que le public va rencontrer quand ils vont descendre l’escalier de lumières et passer la porte pour entrer dans le cabaret « the man next door » celui qui va les emporter vers une soirée inoubliable.
Qu’est-ce qui vous attire tant dans ce métier passion ?
C’est de voir ces étincelles que vous avez le pouvoir d’allumer dans les yeux des gens. Cette chance d’arriver à les faire rêver et s’évader le temps d’un moment précieux et privilégié de partage avec eux. C’est du pur bonheur de voir des visages souriants qui vous remercient, vous mettent du baume au cœur et vous donnent cet élan qui vous anime et alimente votre passion. C’est le public et lui seul qui vous fait prendre conscience de toute la valeur et l’importance qui fait de vous un artiste passionné par son métier.
Qu’est-ce qui, au quotidien, ne cesse de vous faire vibrer quand vous entrez au Crazy Horse?
Le lieu légendaire, l’héritage, les personnages connus de l’histoire… Dès que j’y mets un pied, je vis et évolue dans la légende, moi qui suis fasciné par les lieux chargés d’histoire, je suis en plein dans mon élément. Je m’imagine tous ces visages connus depuis 1951 qui y sont passés et y ont laissé une empreinte. Les listes avec les noms de toutes les personnalités y sont affichées même Clark Gable y est venu ! C’est bien un signe du destin! Il y a aussi le mur avec les noms de toutes les danseuses depuis le début qui ont laissé une part de leur âme, de leur talent et de leur beauté au Crazy. Il y a quelque chose d’inexplicable, de magique, dans l’air qui s’y passe quand vous y êtes. Je n’en suis que plus stimulé de faire à présent un peu aussi partie de cette légende.
Quel est votre regard sur les emblématiques danseuses du Crazy Horse, avec lesquelles vous partagez cette scène mythique ?
J’admire les danseuses du Crazy Horse, pour leur talent hors du commun, mais surtout pour la façon dont chacune arrive arrive à mettre en lumière et révéler l’expression vivante de toutes les palettes des émotions que l’on a tous en nous : la poésie , la passion, la sensualité, l’érotisme, la joie, la folie et l’audace. C’est une étincelle de bonheur concentrée en puissance 1000!
Qu’est-ce qui fait la magie du Crazy Horse depuis 70 ans ?
L’hommage à la Femme, comme la plus belle déclaration d’amour. La singularité de ses spectacles différencie le Crazy Horse de tous et en fait un lieu unique et magique. Avant-gardiste depuis toujours, la modernité des tableaux ainsi que cette incroyable lumière qui habille les corps ont aussi fait sa signature reconnaissable dans le monde entier. Souvent copié mais jamais égalé, le Crazy Horse a su s’inscrire dans le temps, en étant constamment en évolution avec son époque pour rester intemporel.
Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?`
J’ai vu des milliers de fois le show et le regarde encore chaque soir avec autant de fascination. Je ne m’en lasse jamais et c’est difficile de choisir tant tous les tableaux sont somptueux et tellement uniques ! Mais si je dois en choisir un seul, celui qui me fait littéralement vibrer est Vestal’s Desire. Ce numéro est comme une vision hallucinante. Un voyage d’une époustouflante beauté de par sa précision à tous les niveaux: la lumière envoûtante, la musique hypnotisante… La chorégraphie y est complexe, avec cette synchronisation des corps qui créée un graphisme parfait dans lequel les Crazy Girls en déesses égyptiennes revisitées par le Crazy sont telles des sculptures historiques qui prennent vie. C’est de l’art !
Photos : Michel Dierickx, Paul-Henri Pesquet