Gypsy Jane
Gypsy Jane by Léon Prost
La danse de Gypsy Jane est un grand feu de joie. Magnétique, effrontée, chaleureuse et exaltée, Gypsy danse pour vous rendre heureux. Chaque soir, elle cherche dans vos sourires son shoot d’adrénaline. Avec elle, la féminité n’est ni un mystère, ni un cliché : c’est une force plurielle et une source lumineuse de bonheur et elle en explore chaque facette sur scène avec un plaisir contagieux.
Gypsy Jane by Léon Prost
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“J’ai créé mon propre show de danse dont les sept tableaux représentaient sept visions de la féminité.”
Gypsy Jane by Marian Furnica
Gypsy Jane by Marian Furnica
“Tout est art au Crazy Horse, et en premier lieu la manière dont on conçoit la nudité.”
“Il est important de nous connecter à notre personnage pour lui insuffler toute notre humanité, avec nos forces mais aussi avec nos failles.”
Gypsy Jane by Léon Prost

Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ? 

Gypsy fait référence à mon côté nomade car j’ai énormément déménagé étant plus jeune, on ne vivait pas plus de deux ans au même endroit. C’est aussi un clin d’œil à “Pipsy” qui est mon surnom depuis que je suis petite. Quant à Jane, c’est mon deuxième prénom.

 

Quelle est votre histoire avec la danse ?

Je viens d’une petite ville d’Australie à deux heures de Sydney. J’ai d’abord pratiqué la gymnastique de manière très intensive. Vers treize ans, je suis tombée amoureuse de la danse et j’ai commencé à suivre des cours de danse classique, hip hop, danse contemporaine et jazz. Après le lycée, j’ai intégré une école de danse à Sydney pour en faire mon métier. J’ai démarré ma carrière en performant dans des clubs et des spectacles puis à vingt-deux ans, j’ai créé mon propre show de danse dont les sept tableaux représentaient sept visions de la féminité. C’était très intéressant de réfléchir au concept de la féminité à un moment de ma vie où j’étais moi-même en train de devenir une femme. Le show portait le message que les femmes sont des êtres puissants et qu’elles ont en elles-mêmes les ressources nécessaires pour se réaliser. Grâce à cette expérience, j’ai dessiné la femme que je voulais être. Puis j’ai découvert l’existence du Crazy Horse. J’étais émerveillée ! Je n’avais jamais rien vu de semblable, les cabarets n’existent pas en Australie ! C’est rapidement devenu mon rêve d’y travailler. En 2023, j’ai fait un voyage avec des copines en Europe et j’ai eu la chance de passer une audition privée avec Svetlana, la directrice de scène et de production du Crazy Horse. J’étais invitée à revenir pour la deuxième étape en septembre mais j’étais déjà rentrée en Australie donc malheureusement j’ai raté cette première opportunité. Je pense que cela a décuplé ma motivation. Deux mois plus tard, il y avait une audition à New-York. C’était une folie mais je sentais que je devais y aller. Je voulais tout tenter pour ne rien regretter. J’ai fait tous les sacrifices nécessaires pour acheter mon billet d’avion et je me suis présentée à l’audition à 16,000 km de chez moi ! Sur quatre cent filles, six ont été retenues et j’en faisais partie… Quelques mois plus tard, je m’installais à Paris pour réaliser mon rêve.

 

Qu’est-ce qui, selon vous, fait la magie du Crazy Horse depuis 70 ans ?

Ce sont les partis pris artistiques à tous les niveaux du spectacle qui rendent le Crazy Horse inégalable. Les projections lumineuses, les costumes, la musique, les danseuses, les chorégraphies… Tout est art au Crazy Horse, et en premier lieu la manière dont on conçoit la nudité. De plus, la scène du Crazy Horse est si petite à Paris qu’elle confère au spectacle une aura particulièrement intime, ce qui est unique au monde pour ce genre de shows à la renommée internationale.

 

Comment vous sentez-vous lorsque vous êtes sur la scène du Crazy Horse ?

J’adore être sur scène ! Ça me donne une énergie folle ! J’y dévoile différentes facettes de ma personnalité : il y a la Gypsy séductrice et effrontée et la Gypsy sérieuse et puissante par exemple, et ça m’amuse beaucoup de les incarner tour à tour. Et puis j’aime diffuser la joie autour de moi, j’aime que les gens se sentent bien, les faire rire et sourire ! Rendre le public heureux me rend heureuse.

 

Qu’avez-vous appris en devenant une danseuse au Crazy Horse ?

J’ai appris qu’il ne faut pas avoir peur de se montrer vulnérable sur scène. Danser sur la scène du Crazy Horse, c’est la quintessence de l’expression de soi donc il faut avoir une magnifique confiance en qui nous sommes, tout en étant capables de dévoiler les plus fragiles facettes de notre humanité.

 

Quelles femmes sont une inspiration pour toi ?

Ma mère est ma plus grande inspiration. C’est une personne solaire qui répand la joie partout où elle passe. Elle rend les gens heureux juste en étant elle-même, c’est un pouvoir incroyablement puissant et inspirant. Elle m’a inculqué des valeurs fondamentales comme le fait de s’aimer soi-même, de se respecter, d’aimer son corps aussi, de le traiter en ami. Puisque c’est le vaisseau dans lequel nous traversons la vie, autant que la relation soit douce, non ? Quand j’étais petite, elle me disait toujours « tu dois t’aimer, tu dois avoir confiance en toi. Tu dois te parler avec gentillesse ». J’ai eu la chance de me construire avec ce message très fort qui résonne encore en moi aujourd’hui et qui pourrait bien être l’une des clés du bonheur selon moi.

 

Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?

Mes numéros préférés sont But I’m A Good Girl et Lay Laser Lay. Good Girl est un tableau iconique dans la pure tradition du Crazy Horse, un numéro réjouissant et festif. Lay Laser Lay montre un aspect très différent de la féminité, beaucoup plus sombre et sauvage. C’est le fait d’avoir des tableaux aussi différents dans le même show qui fait la force du spectacle Totally Crazy!

 

Photos : Léon Prost, Marian Furnica