Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?
Leni est un prénom d’origine grecque qui signifie « l’éclat du soleil », mais en latin, Leni est un dérivé de Léonard qui veut dire « fort comme un lion » ! Je me retrouve très bien dans cette double signification. Qui plus est, Léni est aussi un diminutif du prénom de ma mère : Hélène, ce que je trouve infiniment, et intimement, touchant. Panorama vient du fait que je suis très curieuse de tout ce qui m’entoure : je veux tout voir, tout faire !
Quelle est votre histoire avec la danse ?
J’ai commencé la danse classique à cinq ans et j’en suis tombée amoureuse. Ce que j’aime dans la danse c’est à la fois l’exigence et le lâcher-prise ! C’est une constante recherche de perfection mais un fabuleux moyen d’expression. Dès huit ans, mes entraînements se sont intensifiés car je savais déjà que je voulais devenir danseuse professionnelle. En seconde, j’ai quitté l’école pour intégrer le VM Ballet, une formation professionnelle. Je dansais six heures par jour et continuais mes études par correspondance le soir. Un jour, ma mère m’a dit que les plus belles danseuses du monde étaient au Crazy Horse. Je me suis prise de passion pour ces danseuses qui me faisaient rêver. J’avais toujours l’objectif d’intégrer un corps de ballet mais le Crazy Horse m’appelait. À dix-sept ans, j’ai fait un burn-out pendant mes études de danse. J’ai souffert sérieusement d’anorexie, j’ai dû tout arrêter pendant un an avant de pouvoir rebondir. Il n’était plus question pour moi de retourner dans la danse classique, j’ai entamé une double licence en droit et sciences politiques mais le Crazy Horse m’a soudainement rattrapée sur ce chemin dans lequel je m’engageais et qui était si éloigné de moi. J’ai vu passer un avis d’audition et je m’y suis préparée. Ce fut une renaissance pour moi et finalement une vraie victoire que de rentrer dans cette maison iconique après cette difficile année.
On rêve d’être une petite souris lors d’une audition pour le Crazy Horse, vous nous racontez la vôtre ?
L’audition du Crazy Horse, c’est avant tout un travail d’état d’esprit. Pour être belle sur scène, il faut être sûre de soi. En venant du monde de la danse classique, je n’avais plus peur de rien ! J’avais la volonté de vaincre et de sortir du rang. J’avais envie de montrer de quoi j’étais capable. C’était un super moment pour moi.
Que ressentez-vous quand vous dansez sur la scène du Crazy Horse ?
À chaque fois que je monte sur scène, j’ai la sensation de célébrer Leni, et aussi la femme et danseuse que je suis. Cette scène est faite pour le plaisir, le bonheur et la célébration ! Je m’y sens à ma place, heureuse, puissante et fière quand je vois les yeux des spectateurs pétiller.
En tant que femme et danseuse au Crazy Horse, quel est votre rapport à votre corps ?
J’ai toujours été très dure avec mon corps. Le monde de la danse nous fait percevoir notre corps comme un outil de travail dans notre quête de la performance. La recherche constante de la perfection a exigé que je me déconnecte de lui. J’étais toujours prête à lui en demander plus, mais pas toujours encline à l’écouter. Au Crazy Horse, le corps prend une tout autre dimension. J’ai appris à le respecter, à l’aimer et à être plus indulgente avec ses défauts et ses failles.
Qu’est-ce qui, selon vous, fait la magie du Crazy Horse depuis 70 ans ?
C’est le mystère qui fait la magie du Crazy Horse. C’est une maison qui entoure les danseuses de mystère et qui parvient encore à le faire aujourd’hui malgré les réseaux sociaux. Cette magie n’a jamais cessé de nourrir l’imaginaire collectif autour du lieu. Et puis seul le Crazy Horse a ce chic, ce glamour et cette modernité en même temps !
Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?
Je suis attachée à But I am a Good Girl. Lorsque j’ai découvert ce numéro, il était dansé par Kika Revolver : je l’ai trouvée absolument fabuleuse, son interprétation était fantastique et a marqué ma mémoire !
Photos : Léon Prost