Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?
Italienne et étudiante en art, Mila fait référence à la Vénus de Milo. Quant à Fahrenheit, cela évoque le feu intérieur qui brûle en moi lorsque je suis sur scène.
Quelle est votre histoire avec la danse ?
Je suis sportive depuis la petite enfance. Mon père a d’abord songé à une carrière de nageuse pour moi car je gagnais toutes mes compétitions de natation. Mais à sept ans, j’ai commencé la danse classique et c’est rapidement devenu une évidence. À douze ans j’ai entamé un parcours académique comprenant danse classique, contemporaine, modern jazz, voguing… Je quittais l’école à quatorze heures, je mangeais dans la voiture avec ma mère, j’enchainais sur les cours de danse jusqu’à vingt ou vingt-deux heures, puis je rentrais étudier jusqu’à minuit. Le rythme était fou mais j’étais très passionnée.
À dix-huit ans, je suis arrivée première lors d’une compétition nationale en Italie, j’ai malheureusement commencé à être la cible de jalousies au sein de mon école de danse. Étant très sensible, j’ai décidé de m’extraire de ce milieu néfaste et de quitter la danse. Mais la semaine suivante, le destin m’a rattrapée : le chorégraphe de l’émission télévisée Italia’s Got Talent m’a appelée pour danser lors des représentations des finalistes. Cette première expérience scénique a été un déclic, j’ai compris que je voulais en faire mon métier. À partir de là, les contrats se sont succédé. En 2018, on m’a conseillé de me rendre à une audition du Crazy Horse à Milan. J’avais seulement dix-huit ans, je ne connaissais ni la danse de cabaret ni le Crazy Horse. Mon père, qui me soutient énormément et qui sait comment décupler ma motivation, m’avait glissé à l’oreille : « Ils ne te prendront jamais… ». Résultat : j’étais la seule à être prise sur vingt filles ! Mais surtout, cette audition a été la révélation de ma vie : je suis tombée totalement amoureuse de cette Maison. C’est en commençant au Crazy Horse que j’ai découvert mon rêve et à partir de là, je ne pouvais plus envisager autre chose. Malheureusement, le Covid est venu jouer les trouble-fête peu de temps après mes débuts. Je suis retournée vivre en Italie en attendant de remonter sur scène. J’avais l’impression d’être une lionne en cage, c’était une frustration immense. J’ai repris les spectacles en 2022 et je me sens enfin revivre !
Qu’est-ce qui vous fait vibrer quand vous entrez au Crazy Horse ?
Vibrer c’est vraiment le mot ! Je suis très sensible aux énergies : celles que je ressens lorsque je passe la porte du Crazy Horse sont fantastiques ! L’ambiance entre les filles est joyeuse, détendue, bienveillante. Les liens que l’on crées sont forts, vrais. Je me sens comprise, aimée pour ce que je suis vraiment. C’est un rêve de travailler ici ; on passe notre temps à danser et à découvrir des cultures du monde entier !
Comment combats-tu le trac ?
Aujourd’hui le Crazy Horse représente mon rêve et je le vis au quotidien. Je n’ai pas le trac car je me sens totalement à ma place. De plus, je me sens libre d’être moi-même sur scène. J’aime à penser que quand on est soi-même, on ne peut pas faire d’erreur.
Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?
Je suis toujours impressionnée lorsque je regarde Take My Love. C’est un numéro d’une grande exigence autant au niveau sportif qu’au niveau du jeu d’interprète. Seule sur scène, la danseuse offre une performance de pole dance exceptionnelle tout en restant souriante et en créant un lien très proche avec le public. Elle doit prendre le contrepied des paroles de la chanson (« you can have it, if you want it…take my love, take me… »), donner l’image d’une femme forte, insaisissable mais extrêmement séduisante et complice… C’est un tour de force, si ce n’est un tour de magie !
Découvrez Mila Fahrenheit en vidéo :
Photos : Paul-Henri Pesquet, Pixelle Canon
Vidéo : Paul-Henri Pesquet