Quelle est l’origine de votre nom de scène ?
« Pia » rappelle mes origines corses. « Petitpas » fait référence à la fois au chorégraphe et danseur classique Marius Petipa et à mon long parcours pour intégrer la troupe. Quatre auditions plus tard, me voilà !
Comment se sont passés vos premiers pas sur la scène du Crazy Horse ?
J’étais la fille la plus heureuse du monde quand je suis rentrée dans la troupe du Crazy Horse… mais ça a été très difficile. Je suis arrivée à vingt ans, à peine sortie de l’adolescence, en me disant que j’étais enfin devenue une femme et que j’avais réussi à prendre ma place dans le monde. Mais en fait, loin de là ! Tout restait à faire. On m’a demandé d’aller chercher en moi des choses dont je ne soupçonnais même pas encore l’existence comme mon côté femme fatale ou ma capacité à affronter le public les yeux dans les yeux… Ce n’est qu’aujourd’hui, trois ans après, que je commence enfin à me sentir plus confiante et plus légitime.
Que vous apprend votre expérience au Crazy Horse ?
J’apprends à donner du temps aux choses, à accepter de les laisser mûrir. J’étais d’une nature impatiente et intolérante avec moi-même. Maintenant, j’essaye de viser loin tout en étant heureuse des petits progrès de chaque jour. La technique des petits pas finalement !
Qu’est ce qui, au quotidien, continue de vous faire vibrer lorsque vous entrez au Crazy Horse ?
Le Crazy Horse est une maison unique au monde, son esthétique me touche particulièrement. J’aime l’art du nu, que ce soit en peinture, en photo ou sur scène. Je trouve que le corps humain est une merveille que le Crazy Horse parvient à transcender en faisant briller les mille et unes facettes de la femme. Au Crazy Horse les danseuses sont nues sur scène, mais ce n’est pas ce que l’on voit ! C’est de la magie !
Quelle est la femme qui vous inspire le plus ?
Ma plus grande inspiration reste ma première professeure de danse classique, Magdalena, qui m’a suivie depuis mon enfance jusqu’à mes dix-huit ans. C’est une femme à la grâce et au port de tête incroyables, qui m’a toujours beaucoup impressionnée et soutenue. Elle a été ma lumière sur le chemin de la danse, celle qui m’a transmis la passion, la rigueur et l’envie d’y dédier ma vie.
Avez-vous un truc contre le trac ?
Mon meilleur remède contre le trac c’est de ne laisser aucune place au doute, de me sentir totalement prête : bien maquillée, bien coiffée, bien échauffée, connaissant ma chorégraphie sur le bout des doigts.
Quel tableau du Crazy vous émerveille le plus ?
Sans hésitation, Attitude ! C’est mon premier solo, il a la saveur particulière de la première fois tant attendue et il est le fruit d’un travail et d’une réflexion commune avec Psykko Tico, qui m’a formée au numéro. Il me fait penser à une boîte à musique, la danseuse évolue dans un grand cerceau qui tourne sur la toute petite scène du Crazy Horse au milieu d’un jeu de miroirs… c’est une atmosphère magique et mystérieuse. Il est l’expression même de la grâce et de la fluidité.
Découvrez Pia PetitPas en vidéo :
Photos : Paul-Henri Pesquet, Rémi Desclaux
Vidéo : Paul-Henri Pesquet