Quelle histoire se cache derrière votre nom de scène ?
« Sake » honore mes origines japonaises, du côté de ma mère, et j’aime à croire que « Spotlight » reflète mon côté papillon de nuit : je suis attirée par la lumière, j’adore être sous les feux des projecteurs !
Quelle est votre histoire avec la danse ?
Je suis née et j’ai grandi au Canada, où j’ai commencé la danse très jeune. À 14 ans, je suis entrée à la Quinte Ballet School of Canada, où j’ai étudié la danse moderne, le ballet et le jazz. Mes parents m’ont considérée très tôt comme une adulte. Adolescente, j’avais régulièrement des contrats de danseuse, comédienne et mannequin donc je baignais déjà dans le milieu artistique. Mes parents m’ont inculqué l’idée qu’il faut tout essayer, ne jamais reculer devant une opportunité, même si cela fait peur. Grâce à eux, j’ai développé une soif de découvrir le monde et une audace naturelle. Pour moi, la vie est courte et chaque occasion doit être saisie à bras ouverts. Je crois vraiment que c’est quand on sort de sa zone de confort qu’on commence à vivre pleinement.
Naturellement, après le lycée, j’ai suivi ma passion pour la danse et me suis installée à Manhattan pour intégrer Alvin Ailey School. Après mon diplôme, j’ai commencé à travailler dans le monde de la nuit new-yorkaise. C’est là qu’une amie m’a dit que j’étais faite pour danser au Crazy Horse. J’ai fait quelques recherches, et en entendant la musique du show, j’ai été conquise.
On rêve d’être une petite souris lors d’une audition pour le Crazy Horse, vous nous racontez la vôtre ?
C’est une histoire assez « crazy », justement ! À cette période, je travaillais énormément : danseuse la nuit et dog walker le jour… Le manque de sommeil m’a rattrapée dans le train qui me menait à l’audition : je me suis réveillée à Brooklyn, bien loin de ma destination ! J’ai hésité à tout annuler, mais je me suis rappelé les mots de mon amie : « Essaie, tu vas adorer ». Alors j’ai foncé ! Je suis arrivée à l’audition en dernier. Je n’ai aucun souci avec la nudité mais là, j’étais vraiment heureuse de me dévêtir tant ma course folle m’avait donné chaud ! À la fin de ma performance, Andrée Deissenberg, la directrice artistique du Crazy Horse, m’a demandé si je voulais venir à Paris. Sans réfléchir, j’ai répondu « oui ! » et quelques semaines plus tard, j’étais dans l’avion !
Que ressentez-vous quand vous dansez sur scène ?
Quand je suis sur scène, je me sens charmeuse, puissante, libre bien que toujours en contrôle. Je me sens merveilleusement bien, entourée de femmes incroyables qui partagent ma passion. J’aime créer une atmosphère joyeuse, et je fais en sorte que chaque spectacle soit une célébration. Je pense souvent aux personnes qui assistent au show pour la première fois ou aux artistes dans le public et quand je monte sur scène, je me dis : « Je veux que cette personne reparte pleine d’énergie et d’inspiration. ».
Qu’est ce qui est « Crazy » pour vous, et qu’est ce qui ne l’est pas ?
Le mot « Crazy » est magnifique ! Pour moi, ce qui est « crazy », c’est d’être soi-même à 100%, avec toutes ses imperfections, et en être fière. Trop souvent, les gens se cachent derrière leur égo. C’est quand ils dépassent cela et qu’ils deviennent authentiques qu’ils se révèlent « follement » intéressants ! Ce qui n’est pas « crazy », c’est d’être rigide, fermé d’esprit, ou de se protéger derrière des apparences. Au Crazy Horse, chaque personne est un peu folle, et c’est ce qui rend l’endroit si spécial !
Avez-vous un truc contre le trac avant d’entrer en scène ?
Avant de monter sur scène, j’aime écouter du jazz, en particulier les vieux morceaux avec des instruments en cuivre. Le jazz est sexy, puissant, c’est une source d’inspiration qui m’aide à embrasser mon rôle avant chaque représentation.
Quel tableau du show Totally Crazy! vous émerveille le plus ?
En ce moment, j’ai une passion pour le tableau Striptease Moi. C’est le premier numéro que j’ai vu quand je suis arrivée au Crazy Horse. J’adore son atmosphère glamour avec son fameux canapé en forme de lèvres. J’ai tout de suite su que je voulais le danser un jour.
Photos : Paul-Henri Pesquet